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Uberisation dans le BTP : quelles conséquences ?

Publié le 3 août 2016 — Mis à jour le

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Uberisation dans le BTP

Phénomène interplanétaire, l’uberisation est à nos portes et semble sur le point de frapper un grand coup dans le secteur du BTP. Suscitant tantôt l’optimisme, tantôt l’indignation, l’uberisation a longtemps été au cœur des débats. Mais aujourd’hui, le vent a tourné, et le gouvernement a amorcé un premier pas dans son sens. En effet, Emmanuel Macron, alors qu’il était ministre de l’économie, a intégré dans l’article 43 du projet de loi appelé Sapin 2 (approuvé le 14 juin 2016) des mesures favorables à l’entrepreneuriat individuel. Si l’uberisation soulève des questions légitimes dans le BTP, ne diabolisons pas trop vite cette révolution de la marketplace.

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1. Qu’est-ce que « l’uberisation » ?

L’uberisation est un néologisme qui provient de Uber, la société de transport qui a bouleversé la profession de taxi en proposant un service alternatif employant des auto-entrepreneurs. Aujourd’hui, « uberisation » fait référence au développement d’une plate-forme web de mise en relation entre deux personnes physiques ou entités afin d’offrir et/ou profiter d’un service. Elle repose sur deux piliers.

  • Pas de compétences spécifiques requises : pour fournir le service ciblé, il n’est pas nécessaire d’avoir de compétences reconnues (études, formation, expérience). L’attrait pour le statut d’auto-entrepreneur l’illustre. Pour assurer une qualité de service suffisante, ces plates-formes misent sur une vérification formelle des identités et l’évaluation systématique de ses usagers.
  • Une plate-forme qui simplifie et optimise la mise en relation : par leur structure intrinsèque, elles s’appuient sur les ressources déjà disponibles en les valorisant. Elles en optimisent les recherches, simplifient les mises en relation et facilitent les paiements grâce à une gestion de données très efficace et une expertise dans le domaine des nouvelles technologies.

Les raisons de l’explosion de l’uberisation

Le contexte économique morose a paradoxalement été très favorable à l’uberisation dans la mesure où ces plates-formes ont su offrir des revenus complémentaires à des personnes qui en avaient besoin. Le succès s’explique par la capacité des entreprises qui les développent à offrir des services simples, rapides, à un prix attrayant et de qualité satisfaisante. Le taux de fidélisation est alors très fort.

En 2015, plus de 80 000 auto-entrepreneurs déclaraient une activité économique dans le secteur du BTP, pour un chiffre d’affaires d’environ 1560€/mois (selon les statistiques publiées par l’Acoss, agence centrale des organismes de sécurité sociale). Au total, cela représente 1,5 milliard d’euros d’activité sur une année entière soit 1,2% des 124 milliards d’euros produits et 7,6% des salariés de l’industrie du BTP. Le statut d’auto-entrepreneur est pourtant toujours très critiqué car il :

  • favoriserait la précarisation de certains salariés ;
  • fausserait la concurrence entre des entreprises ayant des charges et une réglementation plus importante et des « particuliers » sans cahier des charges clairement définis ;
  • nivellerait les prix vers le bas (par l’absence de convention à facturer dans un seuil défini).

2. Les questions soulevées par l’uberisation dans le BTP. Le BTP, un secteur à réformer ?

Aujourd’hui, le BTP ne semble pourtant pas avoir été vraiment touché par l’uberisation des marchés. Ce secteur a depuis longtemps pris du retard dans la « révolution numérique », car peu de sociétés sont présentes sur le web et communiquent via leur site ou les réseaux sociaux. Les explications sont nombreuses, parmi lesquelles : les acteurs manquent de temps et ne perçoivent pas forcément l’utilité d’y consacrer des ressources (énergie, temps ou argent). Ce constat paraît donc mettre à l’abri ce secteur de l’uberisation.

En réalité, c’est tout le contraire qui se produit car pour les entrepreneurs du BTP, ce retard représente une opportunité. En effet, peu d’activités sont numérisées et il y a un nombre important de TPE (très petites entreprises). 94,8% des entreprises de moins de 10 salariés représentent 37% du chiffre d’affaires du secteur. La principale crainte liée à ce phénomène est le risque d’une déstabilisation du marché du BTP dû à un souhait d’assouplir un certain nombre de règles et faciliter l’accès aux métiers de la construction.

Une opposition entre les auto-entrepreneurs et les artisans ?

Cette opposition a potentielle été soulevée par Patrick Liébus (Président de la CAPEB, Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), dans un article publié par Batiactu, qui s’inquiète des « risques d’une déstabilisation complète du tissu des entreprises françaises si cette uberisation de l’économie conduisait à supprimer toute exigence de qualification »». Au 1er janvier 2013, selon la DGE (Direction générale des entreprises), on comptait 80 000 auto-entrepreneurs pour 370 000 entreprises artisanales dans ce secteur. Un chiffre en constante baisse (-1,2% depuis un an). Est-ce dû à la stratégie parfois agressive des grandes entreprises du BTP, à une politique générale de réduction des coûts passant par le recours croissant à des travailleurs détachés, ou à une réelle concurrence des auto-entrepreneurs ? Nul ne saurait le dire.

Mais on ne peut pas nier que l’augmentation du nombre de travailleurs auto-entrepreneurs, non soumis à une obligation de formation ou de stage préalable, pourrait représenter une concurrence déloyale pour les artisans qui eux, doivent répondre à cette exigence.

Le risque de diminution de la qualité du service fourni est bien réel, malgré la mise en place de systèmes d’évaluation rigoureux. De plus, le projet de loi Sapin 2, traduit une volonté de lever encore un peu plus les freins à l’entrepreneuriat individuel: simplification des procédures et élimination de tout le superflu en matière de qualification et de réglementation.

3. Une menace réelle pour le BTP ?

Si les craintes sont légitimes, l’apparition d’un AirBnb du BTP paraît difficile en raison du niveau de complexité des tâches effectuées sur un chantier et de la diversité des intervenants à coordonner. Les quelques exemples qui suivent tendent à nuancer le constat assez défavorable décrit précédemment et montrent qu’une compatibilité est possible entre les artisans et les startups désirant redonner au marché de nouvelles opportunités.

uberisation du BTP

Béton direct

Béton direct, à Lyon, est une plate-forme web qui met en relation les petits artisans avec des producteurs indépendants de bétons et de mortiers frais. D’après leur site internet, l’entreprise serait capable de fournir 500 litres ou plus en moins de 48h dans l’agglomération lyonnaise. Preuve de sa complémentarité, selon les propos du fondateur Julien Lebourgeois, ce service a été salué par les sociétés de productions indépendantes car il les rapprocherait de leur marché naturel.

Hesus

Hesus est spécialisée dans l’évacuation et le traitement de terres polluées. Son objectif est de simplifier au maximum la tâche des entreprises qui doivent évacuer des déblais vers un centre de traitement. L’entreprise propose une offre clé en main, qui va de la recherche de la meilleure filière de traitement à l’engagement du respect de la réglementation en vigueur. Ainsi, le service permet d’optimiser les ressources temporelles et financières.

Hemea

Hemea est une plate-forme qui permet aux particuliers d’obtenir gratuitement des devis pour des travaux de rénovation et de sélectionner ainsi les professionnels avec lesquels ils souhaitent travailler. Cette entreprise se positionne comme un véritable tiers de confiance dans un secteur où l’opacité des acteurs et des prix était jusque-là très fréquente. Il accompagne ses utilisateurs dans leur choix, jusqu’à la livraison des travaux. Les entreprises sont systématiquement auditées et évaluées, assurant une qualité de service maximale.

Tracktor

Tracktor est une plateforme de location d’engins de chantiers entre professionnels (entreprises du BTP, négociants et loueurs professionnels). L’objectif est d’optimiser et simplifier le processus de location pour les locataires mais aussi pour les propriétaires. L’offre est complète et gère les contrats, factures, paiements et même l’assurance si besoin. Tracktor remet au goût du jour l’économie collaborative dans le BTP et offre un bol d’air frais à un secteur précaire et trop souvent saisonnier.

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4. Conclusion : l’uberisation En quelques mots

L’uberisation n’est donc ni un mal ni un bien. Elle représente juste une tendance grandissante du regroupement des données et des services et de la simplification de leur accès pour tous par le biais d’internet. Elle s’imposera vraisemblablement au fil des ans.Il faudra donc que chacun apprenne à mettre à profit ses atouts sans toutefois tomber dans ses excès, en évitant la mise en péril de son commerce.

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L’équipe Tracktor


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