Publié le 26 avril 2016 — Mis à jour le
Samedi 23 avril 2016, l’équipe Tracktor a eu l’honneur de visiter le chantier de la Halle Freyssinet situé dans le 13ème arrondissement de Paris, dans le cadre d’une visite organisée par le groupement Nord de l’association SID ETP (les anciens de l’ESTP, Ecole Spéciale des Travaux Publics). Un superbe ouvrage historique dont l’inauguration est prévue en janvier 2017.
L’arrivée sur les lieux suscite déjà l’étonnement. Le bâtiment en impose déjà par sa longueur de 300m et sa largeur de 70m. A coté des grands immeubles du quartier, il fait certes petit mais lorsque l’œil s’affine, l’attention se porte sur cette halle à l’histoire si singulière. Conçu par l’ingénieur Eugène Freyssinet et construit entre 1927-1929 par la compagnie du Paris-Orléans, la halle a d’abord été un bâtiment ferroviaire servant à alimenter Paris en marchandises et a été exploitée par la SNCF jusqu’en 2006. Révolutionnaire pour son époque, cette construction en béton armé est composée de 3 nefs dont une centrale et deux latérales, de voûte très fine (5-6cm d’épaisseur).
Mais, avec le temps, elle perd de sa splendeur et est laissée à l’abandon en 2006 par la SNCF qui souhaite trouver un repreneur. Un projet de démolition provoque l’indignation de plusieurs associations de défense du patrimoine en raison de l’exceptionnelle qualité patrimoniale et historique de la halle. Un concours d’idées a lieu en juillet 2006 afin d’implanter le nouveau tribunal de grande instance (TGI).
Cette idée, lancée par Christian Cléret, directeur général de l’établissement public du palais de Justice, a le mérite d’éveiller à nouveau l’attention sur la sauvegarde du bâtiment. L’année 2011 est décisive car en janvier de cette même année, un arrêté prévoit l’inscription de la halle au titre des monuments historiques. Cette inscription aura lieu le 23 février 2012. En juin 2013, la Halle est rachetée par Xavier Niel qui va investir autour de 200 millions (70 millions pour l’achat du bâtiment et 130 pour financer les études et les travaux Tout Corps d’Etat TCE).
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Le projet porté par son acheteur est d’être le plus grand incubateur du monde en accueillant près de 1000 starts-ups (entreprises innovantes). Sa vocation est d’être l’un des fers de lance de l’économie française. Il semble même complémentaire du projet de cluster à Saclay, qui vise à créer des synergies entre les grandes universités françaises afin de créer l’un des pôles majeurs de l’innovation et de la recherche.
Concilier modernité et garder l’authenticité du lieu, à travers la préservation de l’existant, a été au cœur des préoccupations du cabinet d’architecte Willmotte&Associés, l’un des leaders français. Une volonté qui explique l’aspect très technique du chantier.
La halle Freyssinet est divisée en 3 grandes NEF. La première accueillera un auditorium enterré de 500 places. La deuxième, centrale, recevra les quelques 1000 starts-ups sur 3 niveaux avec des open space, des salles de réunions. Enfin la 3ème sera pourvue d’un espace de restauration, qui sera ouverte 24h/24h. A noter que deux wagons anciens sont gardés afin de rappeler l’histoire de l’endroit.
« Sur ce chantier, la vraie particularité est que l’essentiel du chantier se déroule en profondeur » note Didier Pernel, le directeur de travaux de l’entreprise Rabot Dutilleul Construction, entreprise en charge du lot gros œuvres et des fondations. Un constat l’illustre : sur les 26 millions d’euros consacrés aux gros œuvre, 20 millions se font en dessous du dallage. « Les boites automatiques sont enterrées à 13-14m de profondeur car nous avons consolidés et stabilisés les fondations du bâtiment. A titre d’exemple, 40 000 m3 de terre ont été évacués du chantier ! » souligne encore Didier Pernel.
De nombreux micro pieux et des parois moulées ont dû être créées pour la stabilité et l’ancrage du bâtiment. Concernant les TCE, l’isolation et l’étanchéité ont subi une refonte et les verrières ont été intégralement changées. Les travaux n’ont quasiment pas touché à l’existant, en contribuant à solidifier la base existante. Situé à proximité de la seine, le chantier soulève également la problématique de l’évacuation de l’eau afin de lutter contre le risque d’inondation.
L’autre principale difficulté de ce chantier est « la coordination entre les 20 entreprises présentes sur ce chantier. Nous pouvons être 200-250 personnes travaillant également sur ce lieu et le nombre d’engins sur le chantier peut aller jusqu’à 300. Inutile de préciser qu’il y a un vrai effort de coordination à faire d’autant que les délais sont courts » remarque Julien Courmont, ingénieur travaux chargé d’études techniques chez Rabot Dutilleul Construction.
L’inauguration a eu lieu en juin 2017 et les premières starts-ups s’y sont installées. Peut-être y retrouvera-t-on un jour Tracktor, startup innovante qui permet aux entreprises de travaux de se louer entre elles leurs engins de chantier inoccupés…
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Si vous souhaitez visualiser le projet, vous pouvez consulter la vidéo faite par le cabinet Wilmotte.
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