Publié le 11 septembre 2019 — Mis à jour le
Les théoriciens de la construction ne jurent que par le BIM. Cet acronyme qui est sur toutes les bouches apparaît comme une révolution dans l’univers du bâtiment. Considéré comme l’élément central de la digitalisation du secteur du BTP, tout le monde s’accorde à dire qu’en 2019, il est grand temps de passer au BIM.
Fort d’un besoin toujours plus présent de performance, l’engouement pour cette nouvelle technologie est mondial. De telle sorte que certains pays incitent vivement à son utilisation, voire la rende obligatoire. Une norme BIM a même été créée pour permettre une collaboration internationale efficace : la norme ISO 19650.
Toutefois, la mise en œuvre et l’usage du BIM s’avèrent quelque peu nuancés.
Textuellement, BIM sont les initiales de « Building Information Modeling » qui signifient « Modélisation des Informations du Bâtiment ». Il s’agit de créer en 3D un plan de construction virtuel et collaboratif auquel vont être intégrées toutes les données nécessaires à sa réalisation sur le chantier : une maquette 3D interactive.
Le BIM est, de ce fait, une interface de collaboration et de coordination de la conception du projet à son exploitation, en passant par sa construction. Sa vocation est de fluidifier les échanges entre tous les acteurs et de réduire les erreurs, tout en gagnant du temps.
Extrêmement utile aux maîtres d’œuvre, bureaux d’études, constructeurs et autres architectes, le BIM nécessite cependant un équipement spécifique.
Le BIM est certes un processus de construction mais il ne peut fonctionner qu’à l’aide de plusieurs logiciels et outils de gestion de chantiers. Et qui dit logiciels dit savoir les exploiter.
En premier lieu, il faut s’équiper des outils informatiques qui constituent le BIM :
(Budget estimatif : entre 17.000 et 19.000 €)
À ces acquisitions, s’ajoutent le coût annuel des licences et de la maintenance. De nombreuses sociétés proposent des packages tels qu’Autodesk Revit ou Archicad.
Par ailleurs, il faut s’assurer que le matériel informatique et les serveurs d’ores et déjà utilisés dans l’entreprise sont suffisamment performants pour accueillir ces logiciels. Si ce n’est pas le cas, le rachat de nouvelles stations de travail est également à prendre en compte.
(Budget estimatif : entre 2.000 et 3.000 € par ordinateur, écran compris)
L’accompagnement des collaborateurs de l’entreprise ne peut être écarté dans l’exploitation de ces nouveaux outils. Car même si ces logiciels sont conviviaux, ils n’en sont pas moins complexes. De plus, il faut pouvoir désigner une personne qualifiée qui sera en charge du projet 3D : le BIM Manager.
Que ce soit pour les utilisateurs ou le manager, il faut compter au minimum une semaine de formation. Compte tenu de l’engouement pour le BIM, de nombreux organismes dispensent ces enseignements, comme notamment Pôle Emploi qui propose une formation spécifique pour utiliser Revit.
(Budget estimatif : environ 50K€ par an, par personne)
À cela vient s’ajouter le coût relatif à l’absence de la personne en formation qui n’est donc pas opérationnelle pendant cette période.
La mise en route du processus BIM ne peut donc pas se faire du jour au lendemain. Il faut former, changer les méthodes de travail, tester, corriger... De ce fait, une baisse de productivité d’environ 25% est généralement constatée pendant la période d’apprentissage et les 6 premiers mois de l’exploitation de cette nouvelle technologie.
Or, bien que l’investissement soit amorti au bout d’environ 2 ans, la perte de chiffre d’affaires générée par ce changement n’est pas aussi facilement supportée par les PME que les grosses entreprises. D’où le choix de ne pas passer au BIM pour certaines d’entre elles.
Selon les premiers retours sur investissement des entreprises utilisatrices, le RSI se situe entre 10 et 25% en moyenne suivant le rapport SmartMarket de McGraw Hill Construction tenant compte :
En ce qui concerne l’utilisation concrète du BIM, à première vue, ce procédé semble être plus adapté pour les projets d’envergure portés par les grosses structures, où les intervenants sont nombreux. Mais il s’avère que les PME tirent largement leur épingle du jeu avec le BIM, même pour la petite structure de BTP ou le constructeur de maisons individuelles indépendant. Car cette technologie s’adapte aux besoins de petits établissements beaucoup plus souples que les groupes internationaux qui doivent faire bouger un mastodonte d’inertie. De plus, la petite entreprise locale peut, avec le BIM répondre à des appels d’offres destinés habituellement aux grosses : rapidité, précision des calculs, réduction de la marge d’erreur...
Par ailleurs, la pratique du terrain permet d’appréhender tout le bénéfice du BIM. En effet, il n’est pas rare que les architectes et les constructeurs n’aient pas les mêmes versions de plan ou qu’une information cruciale ne soit pas arrivée jusqu’au chantier de BTP. En effet, l’espace collaboratif interactif permet de toujours avoir la dernière version et d’être informé immédiatement des changements apportés.
En définitive, le BIM est un investissement coûteux mais rentable après une période de mise en route compliquée. La rentabilité ne sera cependant pas atteinte de la même manière pour toutes les structures. Ceci étant : quel serait le coût de ne pas passer au BIM ?
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